samedi 28 août 2010

Deuxième regard

Découvrir un endroit apporte l'émerveillement, le redécouvrir provoque l'attachement. Me voilà de retour au Chili depuis le 6 mai 2010. J'ai trouvé du travail, un appart et j'ai retrouvé les mêmes personnes qui ne sont jamais parties. J'ai repris les weekends d'escalade et découvert de nouveaux coins à la montagne. Las Chilcas reste le site fétiche des grimpeurs de Santiago!


Ma péripétie pour récupérer les paquets envoyés par cargo maritime depuis la France! De la douane à l'entrepôt en passant par les contrôles du SAG...une vraie galère, je ne recommande pas vraiment l'envoi de colis par bateau, dumoins il faut s'accrocher administrativement parlant!

Mais grâce à tous mes paquets, je me sens bien dans mon petit chez moi ensoleillé! Je fais pousser des tomates, persil, radis...

Lors de l'une de nos escapades au Cajon del Maipo, on a failli dormir dans un igloo avec Andrés!


Weekend entre amis sur la Côte Pacifique (Horcon)! Des amis qui ne mangent que cru! Découvrez les green smoothies!

La feria où j'achète mes légumes!

lundi 24 mai 2010

Santiago sans le smog


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Originally uploaded by florocks
Un joli dimanche après la pluie, nous sommes montés au Cerro San Cristobal à vélo!!! Il se situe à 880m d'altitude au dessus du niveau de la mer, et depuis Santiago il faut monter sur 300 m de dénivelé.


Notre récompense à la descente: un rico mote con huesillos (une boisson à base d'une pêche déshydratée et de blé baignant dans le jus de pêche)....si si c'est bon!


dimanche 23 mai 2010

Un an après


J'ai quitté le Chili le 26 avril 2009, j'ai retrouvé la France, la famille, les amis, un tel confort que j'y serais presque restée! Si ce n'est que mon histoire avec le Chili n'était pas terminée...j'ai atterri de nouveau le 6 mai 2010 à l'aéroport de Santiago, un deuxième hiver m'attendait. Je venais de voyager 3 mois durant au coeur de l'hiver européen, grimpant avec Andrés sur les parois françaises et espagnoles. Du haut du Cerro San Cristobal, revoyant Santiago, et repensant à mon année 2008 au Chili, suivie de mon 2009 en France "dans les airs", je sentais que ma suspension prenait fin, que je me posais dans une ville où jamais je n'avais imaginé rester si longtemps. C'est reparti pour 2 ans!

jeudi 16 avril 2009

13 mois

J'étais partie pour quelques mois, laissant ouverte, sans trop y penser, la possibilité de prolonger à une année...après tout, n'est ce pas le luxe de l'étudiant en fin de parcours de pouvoir se laisser porter là où ses ailent le mènent au gré du vent, sans frontières géographiques ni temporelles? Et ça n'a pas manqué, les mois tissent leur toile si rapidement au Chili. L'escalade a donné le ton à mon mode de vie, elle m'a donné mille raisons de m'attarder au Chili, et surtout d'y revenir.
13 mois ne sont pas de trop pour se laisser porter du nord au sud dans ce pays si vaste, regorgeant de recoins où l'on s'imaginerait bien faire sa vie. A chaque découverte, bien souvent, c'est un nouveau coup de foudre. 13 mois à s'émerveiller, à profiter de la vie au jour le jour, à partager avec des amis, à faire des projets comme si l'on n'allait jamais repartir.
Et pourtant, arrive un moment quand la question du départ se pose. Parce que l'étudiant devient diplômé et arrive à un point où il sent que c'est à lui d'orienter ses ailes, de décider ou non de changer de cap, d'aller faire un saut ailleurs.
Pas besoin de longue analyse pour comprendre pourquoi ce saut vers un ailleurs provoque une sensation de liberté mêlée de déchirement. Enfin, si je laisse 13 mois derrière moi, j'emporte pour la vie une infinité de choses pour lesquelles bien heureusement il n'existe pas de quota de baggage...
Bref, tout ça pour dire que la buena onda ne s'arrête pas aux frontières du Chili et que le temps est venu pour moi de la faire voyager.

samedi 21 mars 2009

Un long weekend à Villa O'Higgins

Ca y est j'y suis! Le bout de la Carretera Austral!
Villa O'Higgins!
Depuis Chile Chico, où j'ai quitté Justin et Guillaume, je termine seule ce périple austral. Le lac General Carrera m'a coupé le souffle: des eaux turquoises surplombées de montagnes avec leur chapeau de glace, les jeux de couleur défilent dans un panorama à 360 degrés. La rencontre avec les cyclistes de la Carretera Austral m'a donné envie d'un jour faire ce chemin en tandem, malgré la pluie et le vent, souvent des compagnons indissociables. Encore plus au sud, à Caleta Tortel, village entièrement construit dans une baie avec toutes les maisons reliées par des passerelles en bois de cyprès, j'ai rencontré des personnages qui ont partagé avec moi une pause, leur déjeuner ou encore une partie de leur chemin, qui m'ont fait goûter leur quotidien, une vie marquée par l'isolement mais enrichie d'une grande notion du partage.
Je rencontre également un groupe de joyeux marcheurs à Caleta Tortel, qui m'invitent à leur excursion à la ISLA DE LOS MUERTOS...en 1906, une centaine de bûcherons y ont trouvé la mort, une mort dont les causes restent aujourd'hui mystérieuses...de quoi écrire un bon thriller.
Je poursuis mon chemin en stop jusqu'à Villa O'Higgins. Par chance, je n'attends que 20 minutes plantée au bord de cette route de terre où seuls quelques véhicules passent chaque jour. Juan me prend dans son camion, lui va chercher des moutons et je me demande toujours comment un camion si imposant arrive à circuler sans encombres sur cette route si accidentée et étroite. Juan partage avec moi son déjeuner que nous conconctons à l'extérieur du camion avec une grosse bonbonne de gaz. Il me demande si je sais cuisiner... Je lui parfume sa viande et ses pommes de terre avec du thym et du basilic, une touche provençale qui sauve la réputation culinaire française!

A Villa O'Higgins, les heures coulent de façon sirupeuse, tandis que les gouttes de pluie ne cessent de guetter le marcheur...je me repose, je vagabonde, je lis, et le dernier jour débarque une bande de français venus du Fitz Roy. Ca se termine en "carrete", une fête chez une famille chilienne, arrosée de pisco.

L'avionnette qui doit me ramener à Coyhaique est retardée d'un jour pour cause de vent...je quitte donc Villa O'Higgins le mardi (ce fut donc un weekend bien prolongé). La piste d'avion est la seule voie asphaltée de la ville. Roberto le pilote m'invite à monter à ses côtés, je suis la seule passagère et il me convertit en son copilote. Le vol est agité, on fait des bonds, mais survoler les vallées, les lacs et passer sur le flanc des montagnes ainsi est une expérience inoubliable. Roberto me fait piloter les 20 dernières minutes et pour me rassurer me pointe du doigt les chevaux sauvages et troupeaux de moutons.
De Coyhaique commence ma LENTE REMONTEE vers Santiago...
Je suis accueillie chez Sandra, qui s'occupe de moi comme de sa fille. Mon ange de Coyhaique grave dans ma mémoire toutes les émotions que j'ai pu ressentir dans cette région d'Aysen. Je tente malgré le froid et le vent l'escalade sur la MURALLA DE CHINA.

Mais c'est l'heure de rentrer...j'ai fait le choix de remonter en bateau jusqu'à Puerto Montt...22 heures de pluie, de vent, de mer TRES agitée. Franchement pas la croisière rêvée dans les fjords. Je découvre les joies du mal de mer...et dès l'arrivée, je me jette dans un bus pour Santiago. 13 heures dans l'aile. A l'arrivée à Santiago, c'est le choc des voitures, du bruit, du smog. Les copains sont là, on va boire une bière et ce sont mes dernières semaines au Chili qui commencent. Le début de la fin...

dimanche 15 mars 2009

Toujours plus au sud- Région d'AYSEN

Je suis sur la fameuse "CARRETERA AUSTRAL", la seule route qui unit El Chaíten à Villa O'Higgins (prés de 1000 km), c'est à dire la partie sud du Chili (Région d'AISEN), le début de la Patagonie au-dessus de la Patagonie de Magellan et de la Terre de Feu.
Dans le break Nevada de Justin (un new yorkais que j'ai rencontré à El Bolson) nous effectuons ce road trip avec Guillaume (le Wwoofer). Cette route met en évidence l'isolement de cette partie du Chili...c'est la plupart du temps un chemin de terre rocailleux et accidenté qui traverse des territoires où les conditions géographiques et climatiques ne sont pas toujours très hospitalières: vent, nombreuses précipitations, fjords, rivières rugissantes, végétation luxuriante. Les transports routiers (et publics) y sont très peu développés et il faut être patient car en moyenne on fait du 40 km heure... mais notre plus belle récompense, c'est le privilège de se sentir au bout du monde et de voir des paysages grandioses: glaciers ornant les montagnes, cascades géantes, rivières aux eaux cristallines (nous avons fait du rafting Classe IV dans le RIO FUTALEUFU), fjords, des forêts natives... tout cela provoque des sensations sublimes.
Les petits villages que nous traversons sont coupés du monde, il ne faut pas s'attendre à beaucoup d'animations... j'ai trouvé à mon plus grand bonheur une petite ferme bio impeccablement tenue dans le petit village de Puyuhuapi et quel délice de se nourrir de légumes tout juste cueillis devant tes yeux, et de remercier directement le producteur pour son travail. "FITO" l'agriculteur de Puyuhaupi restera à jamais gravé dans ma mémoire.
Nous venons de faire une pause dans la seule ville de la région COYHAIQUE, pour acheter des victuailles, se reconnecter un peu à la civilisation et organiser la suite du voyage. Nous avons fait des réserves en bière artisanale (D'Olbeck) chez des chiliens d'origine belge, qui sont les parents d'une copine de Santiago.
En route vers le LAC CARRERA, et le bout de la Carretera Austral!

mardi 10 mars 2009

La vie sauvage

Le 5 février dernier je quittai Santiago: direction EL SUR et la Patagonie! Un mois vient déjà de s'écouler, le temps a pris une autre dimension, j'ai déconnecté totalement, et avec mes jambes, mon sac à dos, ma tente comme résidence principale et mes compagnons de voyage, je goûte les sensations que provoque l'immensité des coins les plus reculés.
Entre le Chili et l'Argentine, mon itinéraire peut se dessiner comme suit avec le descriptif concentré des endroits explorés:


9-14 février: Vallee de Cochamo, au sud est de Puerto Varas. Une semaine à planer sur les hauteurs de ces cerros verts et gris, entre les bois natifs et les nuages, et ce malgré la pluie qui n'est jamais bien loin dans cette zone! Le Yosemite chilien, un paradis de l'escalade traditionnelle avec ses parois de granit de plus de 1000 mètres de haut. Avec Pancho, ce fut une belle initiation à l'escalade sur de longues voies et de fissures. Les heures de marche pour arriver au pied des parois rocheuses m'ont fait pénétrer un univers magique, traverser des rivières en tirolienne ou sur des ponts suspendus et découvrir une nouvelle activité: la pêche à la mouche! Le campement de la Junta est accessible après 4h de marche, sur un chemin TRES boueux principalement occupé par les chevaux, et qu'il nous a fallu redescendre de nuit pris par le temps (au double sens du terme), avec notre lourd chargement. La douche fut un délice au retour à Puerto Varas à 2h du matin (3h de voiture après les 5h de descente à pied).




15-18 février: Une pause spirituelle au Refugio Mawenko, une petite ferme biologique sur l'île de Chiloé. Cueillette des prunes, des framboises, confection de confiture, méditation matinale, vie de communauté et découverte des coutumes locales au sein de cette famille fort accueillante. Depuis la fenêtre de la maison je pouvais observer les dauphins (toninas) sauter dans la baie!

19-27 février: Je remonte à PUCON retrouver Andrés pour réaliser une semaine de traversée de volcans entre Temuco et Pucon...100% hors des sentiers battus , avec une équipe de joyeux lurons: IGOR, un ami d'Andres expert en andinisme, et Guillaume, un franchute volontaire sur des fermes bio! Si seulement j'avais su que j'allais marcher autant! Nous avions pour objectif de traverser le glacier-cratère (6km de glace) des Nevados de Solipulli, un large volcan entouré sur ses flancs de splendides forêts d'araucarias. L'endroit où nous avions pensé entrer sur le glacier était trop plein de crevasses et nous n'avons pas pris le risque sans l'équipement adéquat. Donc, après une journée pour faire l'ascension du volcan (épique car nous nous sommes perdus en montant dans une jungle de QUIA, une sorte de bambou épais et agressif, 2h pour se sortir d'un dénivelé de 100m...ca commençait bien!), nous avons campé au pied du glacier mais nous avons du redescendre le lendemain et contourner le volcan par la vallée pour rejoindre notre prochaine étape, ce qui nous a valu une journée de 12h de marche non stop, plus de 40km d'une traite, qui nous a tué les jambes pour finalement arriver à 23h au petit village de REIGOLIL! De nuit, nous avons établi notre campement, affamés et morts de fatigue, mais cela nous a valu de bons fous rire: j'avais peur des vaches, chevaux et autres bestioles qui croisaient notre chemin de nuit et cela faisait beaucoup rire les garçons! De Reigolil, nous comptions rejoindre Pucon en passant par les thermes du Rio Blanco, par le Parque Huerquehue. Trop chargés par les crampons et les piolets, nous sommes allés recharger les batteries à Pucon directement, puis avons fait la traversée du parc Huerquehue dans le sens inverse ("seulement" 20 km, marchés en chantant gaiement), avec baignade dans la Laguna Verde entourée d'araucarias...puis avons passé 1 jour de repos total aux thermes du Rio Blanco, des thermes sauvages, rustiques, qui sont des piscines naturelles au bord de la rivière, avant de repasser une deuxième fois par Reigolil (20 km de marche à nouveau...) puis d'aller célébrer nos péripéties autour d'un asado (barbecue) chez les parents d'Igor à Caburga dans leur cabaña de bois! Nous nous sommes baignés dans le lac (Playa Blanca) au petit matin avant de se diriger vers Valdivia, plus au sud pour aller escalader au ROCK TRIP.

28 février: Rock Trip à LLIFEN, au bord du Lac Ranco. La communauté des grimpeurs se réunit, c'est comme un grand campement au pied des parois rocheuses, et j'essaye les nouvelles voies toutes neuves équipées.

1 mars: Andrès et moi nous dirigeons vers l'Argentine, mais comme il est trop tard pour passer la frontière, nous faisons halte aux thermes de Puyehue, sur le chemin vers Bariloche. Nous passons la nuit chez l'habitant car le grand hotel est trop cher! Chez la Señora Rosa nous nous réchauffons auprés du poële avec toute la famille.

2-6 mars: Nous arrivons après une journée de bus à Esquel, notre point de départ pour faire du stop jusqu'à la Buitrera et la Piedra Parada, notre destination d'escalade. Nous y parvenons...et j'apprends que de nombreuses terres de ce secteur appartiennent au chanteur...Florent Pagny! Il n'était pas là, mais le prochain clip que vous verrez a été tourné il y a quelques semaines là-bas. C'est un canyon profond de plusieurs centaines de mètres, long de 4 km, en pleine steppe patagone.

La roche est orangée, parfois elle ressemble à un véritable gruyère! L'endroit est vraiment isolé de tout, très reculé et nous y avons à peine vu quelques touristes. Nous avons passé quelques jours seuls au monde, avec nos réserves de victuailles, la tente, la lune croissante, et avons exploré les voies d'escalade du canyon...de la pure découverte. Côté argentin, c'est sous un soleil de plomb que nous avons été accueillis! Tels des lions, nous prenions le soleil sur les rochers, entre deux ascensions!

7-11 mars: Retour à la civilisation et repos dans le village mystique de EL BOLSON, toujours du côté argentin. Nous savourons la spécialité locale: la bière artisanale, aux arômes de piment, framboise, cerise, chocolat... nous mangeons aussi une typique PARRILLA!

Andrès est reparti étudier à Santiago et me voilà seule en route vers la CARRETERA AUSTRAL et la Patagonie chilienne!
Suite et fin des aventures au prochain numéro...